Les matériels de récupération

A l'occasion des exercices organisés dans le cadre du programme RECOMER, plusieurs matériels de récupération de l'homme à la mer (HLM) ont été testés. Vous trouverez ci-dessous des informations concernant leur fonctionnement et notre retour d'expérience suite aux exercices.

Pré-requis :

Afin d'utiliser au mieux le matériel, il convient de s'équiper de connecteurs de qualité, fiables et rapides à mettre en oeuvre. Il est conseillé de prendre du bout d'un diamètre suffisant (minimum 20 mm) et d'une longueur suffisante (30 m minimum). Il doit être stocké à l'abri à proximité du pont de pêche. Les connexions entre le bout et les différents matériels, tels que les mousquetons (en inox) sont également des éléments importants. L'utilisation de mailles en “C” convient également notamment pour passer dans les poulies des mâts de charges. Eviter d'utiliser des crochets ouverts car en cas de balan le risque de déconnexion est probable.

Maille en "C"
Mousqueton inox
  1. Pour repérer visuellement l’HLM

Pour se faire, le matériel doit être lancé afin de pointer la zone de chute de l’HLM et permettre un repérage visuel notamment depuis la passerelle. Ce système doit être placé au niveau du pont de pêche afin d’y accéder le plus rapidement possible. Ils doivent être associés (et reliés par un bout flottant) à d’autres équipements qui vont permettre d’une part d’avoir une flottabilité supplémentaire à l’HLM et d’autre part de faciliter la récupération.

Deux systèmes identifiés :

Bouée couronne associée à un feu à retournement

Ce matériel est présent dans la drome de sauvetage. Elle peut facilement être associée à un équipement de repérage. Le feu est surtout efficace pour un repérage de nuit.

Perche télescopique avec feu

Elle se déploie manuellement jusqu'à environ 3,60 m. Elle est équipée d’un pavillon de signalisation, d'un feu de détresse à LED et d'un bout flottant jusqu’à 5 m. Du fait de leur hauteur sur l’eau, les perches télescopiques permettent un bon repérage de jour. Elle doit être associée à une flottabilité comme une bouée couronne.

bouée couronne et perche.mp4

2. Pour permettre la remontée autonome à bord

Les systèmes d’échelles amovibles ou de marches dans la coque permettent à l’HLM conscient et avec un minimum de capacités physiques de remonter de façon autonome à bord du navire, lorsque les conditions météos sont bonnes.

Échelle de pilote

L’échelle de pilote est obligatoire pour les navires relevant de la division 226. Elle est le moyen le plus aisé pour faire remonter un HLM à condition que celui-ci soit apte physiquement à l’utiliser.

Le positionnement à poste du matériel sur le navire doit permettre un déploiement rapide par l’équipage. La longueur de l’échelle doit être adaptée à la hauteur de franc bord du navire. Le dernier barreau doit être immergé d’environ 50 cm afin de faciliter la remontée de l’HLM.

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Marches intégrées dans la coque associées à une porte de bordée

Les navires les plus récents possèdent des marches intégrées dans la coque. Cet aménagement permet à l’HLM de remonter à bord du navire, lorsque les conditions météos sont bonnes. Pour les futurs navires, il est préférable de choisir un aménagement de type “barreaux”. L’aménagement d’une ouverture dans le bordé permet à l’HLM de remonter relativement facilement à bord du navire. L’assistance par les autres membres d’équipage est aussi facilitée.

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3. Pour repêcher l’HLM

Apparaux de pêche et de levage

L’utilisation des apparaux de pêche et de levage est une possibilité pour faciliter le hissage de l’HLM à condition bien sûr d’adapter les liaisons. Pour ce faire, il est nécessaire de tester pour chaque appareil différents gréements et connecteurs pour éviter tout blocage (un connecteur peut bloquer sur une poulie de renvoi) et valider le montage.

a/ Sur les chalutiers-dragueurs

Sur les chalutiers, il est préférable d’utiliser le treuil de caliorne plutôt que les enrouleurs de chaluts. En effet, il ya plus de hauteur (poulie de renvoi situé en haut du portique) ce qui facilite la manœuvre et celle-ci est légèrement déportée par rapport aux enrouleurs (plus vers l’extérieur du navire).

Sur les dragueurs, le hissage de l’HLM se fait par le treuil de caliorne ou l’utilisation des poupées des treuils de funes. L'embarquement se fait par l’arrière ou sur les côtés.

Points de vigilance : le patron n’a pas ou peu de visibilité sur l’arrière, la présence de l’hélice nécessite de débrayer lorsque l’HLM est en approche, nécessaire coordination entre l’opérateur du treuil et le marin en charge.

Utilisation d'une "biquette" sur treuil à bord d'un chalutier
Utilisation d'une caliorne sur poupée à bord d'un chalutier
Utilisation du chalut pour remonter l'HLM
chalut.mp4

b/ Sur les caseyeurs-fileyeurs

L’utilisation du vire-casier (traditionnel ou avec rouleau de lisse) ou du vire-filet permet le hissage de l’HLM.

Points de vigilance : attention aux réglages car il n'y a pas beaucoup de hauteur, sur l’avant les mouvements du navire sont plus importants.

vire-casier.mp4

Bouée couronne

Élément de la drôme de sauvetage, la bouée couronne peut permettre la remontée de l’HLM. Elle doit être enfilée par les pieds du fait de la présence du VFI gonflé. Avant le hissage, il est nécessaire de vérifier son bon positionnement sous les aisselles afin d’éviter toute blessure. La rigidité de cet équipement rend la manœuvre assez désagréable pour l’HLM.

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Bouée "Silzig"

C’est une bouée souple entourée d'une housse cirée de protection. Elle est munie d'un mousqueton pour réunir les 2 extrémités ainsi que de 2 poignées de halage. Elle doit être lancée fermée. Elle s’enfile par la tête et se positionne sous les aisselles. Lors du hissage à bord, il n’y a pas de contrainte au niveau des dorsales.

bouée SILZIG.mp4

Gaffe de mouillage "Hook & Moor"

A l’origine, cette gaffe est proposée pour capeler son amarre sur un anneau de mouillage. Dans le cadre de la récupération de l’HLM, l’objectif est de passer un bout dans la sangle de halage du gilet de l’homme tombé à la mer. Une fois le bout passé, il faut le ramener et le connecter à un appareil de traction (vire filet, mât de charge, caliorne….).

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Gaffe de récupération type "GRHM"

Le système consiste à placer l’arceau de sécurité autour de la victime en passant soit par les jambes, soit par la tête. Cet arceau est ensuite glissé sous les bras de l’HLM. On libère l’arceau de l’armature pour le serrer autour de la victime. Ce matériel nécessite un apprentissage compte tenu de la complexité de la manipulation.

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Filet de récupération “Jason’s Cradle”

Ce dispositif doit être fixé sur la lisse “prêt à être déployé”. Il permet le hissage à bord d’une victime inconsciente, mais également la possibilité à une personne de remonter à bord du navire. La victime est guidée dans le berceau tête la première. Une estrope est tirée pour fermer la boucle Un levage coordonné et méthodique a lieu et la victime est récupérée en la faisant rouler dans la position horizontale.

Jason's Cradle.mp4

4. Pour sécuriser un HLM conscient

Cette rubrique concerne le matériel pouvant être mis à l’eau afin de sécuriser l’HLM, soit par conditions météo défavorables soit le temps que le navire retrouve de la manœuvrabilité.

Radeau de survie

Ce matériel fait partie de la drome de sauvetage. Il est également possible de rajouter un radeau uniquement dédié à la récupération d'un HLM. Il doit être utilisé lorsque les conditions météos sont mauvaises.

L’équipage devra larguer le radeau à proximité de l’HLM tout en gardant la bosse connectée avec le navire.

Le radeau possède une “jupe” sur un côté uniquement. Le marin ne doit pas essayer de remonter sur les autres côtés sous peine de s’épuiser.

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Mini-radeau "JON BUOY"

Le module "JON BUOY" doit être installé à un endroit libre de tout obstacle. Il doit être actionné le plus rapidement possible après la chute à la mer afin que la distance entre celui-ci et la personne tombée ne soit pas trop importante. Son déclenchement s’effectue soit à distance en passerelle, soit manuellement à poste. Lors de son largage le module se gonfle. La personne doit alors le rejoindre et s'asseoir dedans. Cette étape demande une participation active du marin, qui doit se hisser à bord. Le mât du module permet un bon repérage. La sangle accrochée au mât du module permet sa remontée à l’aide des auxiliaires de traction.

L'HLM doit être conscient et en pleine possession de ses moyens physiques pour se hisser à l'intérieur.

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